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Biologie-Santé : recherche, failles (06 09 2021)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 26 août 2021 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/en-bref/281270-recherche-en-biologie-sante-les-failles-du-systeme-francais#xtor=EPR-696.html

Recherche en biologie-santé : les failles du système français

 

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence des défaillances dans le dispositif de recherche et d’innovation en sciences biologiques et en santé. L'OPECST a conduit une audition publique pour dresser un état des lieux du dispositif et avancer des propositions pour le rendre plus performant.  (Publié le 26 août 2021)

 

Le rapport préconise particulièrement une augmentation des crédits dédiés à la recherche en biologie-santé et une meilleure coordination entre les divers niveaux et acteurs. © alphaspirit - stock.adobe.com

 

Le rapport sur l’état de la recherche en biologie et santé de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) paru en juillet 2021 révèle les faiblesses dont souffrent son financement et son organisation. Le député Cédric Villani, co-rapporteur avec Gérard Longuet, souligne "le traumatisme collectif sur ce qui est perçu comme un ensemble de défaillances françaises en matière de recherche en biomédecine, en particulier l'absence de vaccin français contre la Covid-19".

 

Un financement insuffisant et mal organisé

En France, la dépense intérieure brute en recherche et développement est inférieure à celle de la plupart des pays développés. Elle représentait 2,20% du produit intérieur brut en 2018, contre 3,26% au Japon, 3,04% en Allemagne, 2,84% aux États-Unis et 2,58% en moyenne dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La biologie et la santé en particulier sont sous-financées.

 

La recherche en biologie-santé dépend, à la fois, du ministère de la santé et du ministère de la recherche. Son financement, complexe et fragmenté, ne permet pas d’atteindre des montants adaptés aux enjeux. Il provient :

- de la mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (Mires)(nouvelle fenêtre). Son budget en biologie-santé baisse depuis 2006 et ne constitue plus que 17,2% de la dotation totale. Elle prend notamment en charge le budget de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Institut des sciences biologiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Agence nationale de la recherche (ANR) ;

- des dotations au titre des missions d’enseignement, de recherche, de référence et d’innovation (Merri). Le rapport recommande que le mode d’attribution des subventions aux structures hospitalières soit simplifié pour promouvoir des recherches de qualité ;

- des programmes d’investissements d’avenir,   des collectivités territoriales, de l’Union européenne et d'associations (surtout la Fondation pour la recherche médicale, la Ligue contre le cancer et la Fondation Arc pour la recherche sur le cancer).

Un système fragmenté et peu coordonné

 

La recherche en biologie-santé s’organise en trois niveaux :

- les ministères de la santé et de la recherche sont chargés de définir les grandes orientations. Leur manque de coordination empêche l’émergence d’une stratégie nationale cohérente ;

- les agences comme l’ANR programment les recherches et répartissent les moyens. La tendance à créer de nouvelles structures pour faire face aux urgences politiques les a multipliées ;

- les opérateurs gèrent les laboratoires et organisent les recherches sur le terrain. Il s’agit des organismes de recherche, des universités et des centres hospitaliers universitaires (CHU). Leur faible coordination freine la mise en œuvre des recherches pluridisciplinaires. L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan)  a été créée en 2009 pour y remédier et regroupe aujourd’hui 20 institutions. Mais elle a peu de pouvoir et dépend des différentes tutelles.

 

La pluralité des acteurs et leur manque de coordination compliquent aussi :

- la représentation de la recherche française dans les instances internationales ;

- la valorisation de la recherche et le soutien à l’innovation.

 

Le rapport préconise particulièrement une augmentation des crédits dédiés à la recherche en biologie-santé et une meilleure coordination entre les divers niveaux et acteurs. Certaines mesures sont prévues par la loi de programmation de la recherche 2021-2030.

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